Outil d’éducation populaire, de réappropriation de l’espace public, mais surtout de débats et de rencontres, le Porteur de paroles est un bon moyen de mettre les questions d’éducation aux médias au cœur de la cité.
Le porteur de paroles comporte trois fonctions qui sont également trois niveaux de difficultés dans sa pratique : il est d’abord une manière de créer des rencontres inattendues dans l’espace public, entre une question affichée et quelques réponses préalablement collectées. Le procédé qui consiste pour un groupe à inverser la logique usuelle en partageant une question plutôt que ses seules réponses suffit à déclencher des rencontres avec des passants, parfois très distants des sphères militantes. Cette première étape peut, comme on le voit sur la photo, ne pas nécessiter de rencontres avec les organisateurs.
La seconde fonction du porteur de paroles consiste à créer des échanges entre inconnus et suppose que l’organisateur se mette dans une posture d’écoute et stimule le passant pour créer un dialogue où chacun apprend : l’organisateur apprend ce que pensent des gens qu’il n’a pas toujours la chance de côtoyer et comment s’élaborent leurs positions. Le passant apprend parfois de lui-même, découvre que lorsqu’il est écouté et encouragé, il est davantage capable qu’il ne le pensait de formuler son avis. Il est par ailleurs plus enclin à découvrir ce que pense l’organisateur puisque celui- ci l’a d’abord laissé s’exprimer.
La dernière fonction du porteur de paroles consiste à faire une enquête publique, à recueillir, synthétiser puis réécrire et afficher ce que pensent les passants. Alors que les deux premières fonctions peuvent supposer un simple savoir social, réinvesti dans une pratique inhabituelle, la fonction d’enquête exige, elle, une formation continue.
Les Pieds dans le PAF proposent des porteurs de paroles dans la rue ou dans différentes structures (collèges, lycées, maisons de quartier, etc.) autour des médias.