Lever les yeux un soir et tomber nez à nez avec plein d’étoiles.
Voir des courts-métrages rares lors d’une soirée de projection avec une asso copine.
Prendre ce pont de trois kilomètres surplombant la vase, les roselières et la mer pour la première fois depuis longtemps.
Parler vagues de haine sexistes en ligne avec une classe de garçons dans un lycée agricole.
Tomber sur un concert, par hasard, dans un bar en passant.
Lire Boulet, Maryse Condé, la Hulotte.
Lire Estuaire, avoir le coeur gonflé de joie de voir tout ce qui se fait de bien à Saint-Nazaire.
Ecrire une charte sur les écrans avec une bande de bibliothécaires progressistes.
Assister à un brainstorming fou d’ados pour écrire un scénario : retour dans le passé, nazis, pendentifs magiques, amitié, tout y passe.
Relire cette citation du film American Beauty :
« Il y a tant de beauté dans le monde. Parfois j’ai l’impression qu’elle me submerge, de partout en même temps, mais c’en est trop. Mon coeur se remplit comme un ballon, prêt à exploser. Et là, je comprends qu’il faut que je lâche prise, que j’arrête d’essayer sans cesse de m’y raccrocher. Et ça glisse sur moi comme de la pluie. Et je ne peux plus rien éprouver d’autre que de la gratitude pour chaque instant de mon insignifiante petite vie. »
Oublier les maladies, les idées pourries, l’avenir incertain, la démagogie et les peurs. En faire un tout petit paquet, et le jeter au loin. Réclamer le droit à la fiction, le droit de s’arracher au monde, de flotter dans le vent.
Se souhaiter à toutes et tous une très, très belle fin d’année.